Béatrice passionnément poésies

Béatrice passionnément poésies

Vingt ans plus tard suite 08

 Au Mexique.

Le procureur, prend contact avec son bras droit, ce petit bêta, qu'il manipule tant bien que mal.

Il tape son numéro et attend qu'il décroche.

- Allô, Pascal, demain à treize heures (heure locale) nous serons à l'aéroport et vous ne prévenez personne, je me suis renseigné, puisque monsieur le détective ne voulait pas me donner l'heure de leur arrivée.

- Mais pourquoi, cela est-il confidentiel ?

- Ne posez pas de question nous allons accueillir ce cher détective et Madame Frimax, on leur fera une petite surprise, cela va de soi de les recevoir chaleureusement, non.

- Très bien, mais ce n’est pas un peu tard ou trop tôt pour eux avec le décalage horaire, demain serait peut-être mieux non ? Pour qu'ils se reposent.

- Oh, oh, c'est moi qui donne les ordres, franchement vous n'allez pas, vous y mettre aussi.

- Bien, bien, ne vous énervez pas, bonne nuit monsieur le procureur.

Adrien n'est vraiment pas content, il raccroche et ronchonne.

« Bon, voilà que cet abruti me tape sur le système, non ce n'est pas mon jour. Demain peut-être ?

Il rentre donc chez lui, dîne avec sa femme, sans un mot.

- Mon chéri, ça n'a pas l’air d'aller.

Il lève la main et frappe la table du poing.

- Bon, je vois que non, je monte me coucher, rejoint moi quand tu seras calmé, mon chéri.

- La ferme, mon chéri par là, mon chéri par ici, casse-toi, monte donc.

Marina, laisse la vaisselle dans l’évier, monte leur chambre, elle prend son courage à deux mains, fait ses valises, elle est enfin décidée à quitter cette brute. Quitte à laisser tout derrière elle et ne prendre que le strict minimum. Elle va attendre qu'il soit bien saoul, il s'endormira comme à son habitude, après ses excès de colère et d’alcool.

Il est vingt-deux heures, Adrien s’endort enfin, de tout son soûl.

Marina, qui a attendu ce moment opportun, marche pieds nus, pour ne pas faire de bruit, elle franchit la porte avec son maigre bagage, se chausse sur le palier et elle va prendre sa voiture en espérant que le bruit ne réveillera pas son mari qui ronfle bien cuité.

Elle roule sans but, aller loin, très loin de son abruti bonhomme, passer sans doute la frontière du Mexique.

 

Le jour se lève, il est presque cinq heures vingt, Adrien se réveille trois heures plus tard avec un mal de tête, comparable à un marteau-piqueur. Il remarque que sa femme n'est pas dans la chambre et il trouve bizarre qu'elle ne l'a pas réveillé à cette heure tardive, lui qui doit être à son poste. Il l'appelle, visiblement en colère comme à son habitude.

- Marina, que fais-tu, non d'un chien, je vais être en retard, gourde que tu es va !

Pas de réponse, il voit rouge, se lève et il marche en chancelant, visiblement pas dans son assiette, cela lui arrive souvent, mais là, il a vraiment dépassé les limites. Il crie encore en l'insultant, toujours ce silence dans la maison. Il sort de la chambre tant bien que mal, va dans la cuisine pour boire son café, pas d'odeur alléchante dans la pièce, la cafetière est vide, alors là, il explose et crie.

- Salopppppp, t’es où que j'te botte le cul.

Il commence sérieusement à perdre patience. Sur la table, pas de couverts, il trouve à la place un mot.

ADIEU. Écrit en majuscule et au feutre rouge, rouge comme son visage, rougi de colère. Il va dehors, puis, se dirige vers le garage, la voiture de madame n'est plus là

« Comment, ne l'ai-je pas entendue partir ? » Râle, le procureur.

Dans l'avion, Alban et Justine dorment, leur départ s'est passé comme prévu à sept heures trente, sans embûches.

Alban se réveille, il est dix heures, heure française, il boit un peu d'eau et soupire puis regarde Justine dormir, avec un petit sourire qui en dit long.

Il pense.

« Ce procureur, je crois qu'il va falloir le semer en arrivant, Justine n'aura pas d’autres choix, que de me suivre, il va falloir ruser en sortant de l'avion, j’ai tout prévu. Puis, Dorothéa arrive dans deux ou trois jours comme convenu, cela va chauffer ».

Il va aux toilettes et revient à sa place, Justine ne dort plus.

- Bien dormi ?

- Oui merci et vous ?

Il ne répond pas se contente de lui faire signe que oui et lui sourire.

 

Au Mexique.

Marina a passé la frontière, pour atteindre le Texas, et prendre l'avion à EL Paso, départ à dix heures trente. Elle est inquiète, son mari a peut-être mis tout en œuvre pour stopper sa cavale ?

Le procureur a effectivement prévenu les agents à la frontière mexicaine, Texas.

Mais ce qu'il ne sait pas, c'est que l'agent qui lui a répondu au téléphone, Damien Angelo, un Français, est aussi l’ex-mari de Marina, qui va le mener en bateau.

Le douanier, entretient une amitié très forte sans ambiguïté avec Marina, elle aussi, a pensé à tout. Elle n'a pas dormi de la nuit.

Elle va prendre son avion bientôt, sans soucis. Damien a fait le nécessaire pour détourner Adrien (Alexandro) qui a tout gobé, il croit que sa femme n'a pas pris cet itinéraire, puisque, soi-disant que personne ne l'a vue.

Monsieur le Procureur, est furieux, au bureau tout va mal, mauvaise humeur et engueulade avec le personnel du palais de justice.

À dix heures trente, Marina monte dans l'avion pour L'Australie, direction l’aéroport de Melbourne, une escale est prévue à LAX, elle arrivera vers dix-huit heures cinquante minutes, le vingt-quatre août deux mille dix-huit.

Elle tentera de refaire sa vie, mais que lui réserve le destin et son mari retrouvera-t-il sa trace ?

 

Alban et Justine arrivent au Mexique.

Il est douze heures trente, heure locale, l'avion d'air France atterri à Cuidad Juarez.

Les passagers vont bientôt descendre en file indienne.

Alban retient par le bras, Justine, il a un plan.

- Pourquoi veux tu, que nous descendions après les autres passagers ? demande Justine.

- Tu vas faire, tout simplement, ce que je te demande et ne me pose pas de questions.

- Alors ça, c'est la meilleure, tu as prévu, quoi ?

- tu le verras bien.

Le tutoiement est venu naturellement.

Silence... Elle est inquiète.

Tous les passagers sont descendus. Alban et Justine, vont dans la cabine du personnel. Le commandant est complice avec le détective, il va leur donner les instructions à suivre, pour passer inaperçus par les personnes qui attendent dans le hall d’accueil.

Alban demande à Justine de mettre la perruque, qu'il a empruntée à sa femme, elle en a plusieurs, pour ses camouflages, lors de ses enquêtes périlleuses. Justine le regarde stupéfaite...

Elle met donc le postiche et aussi des vêtements plus légers, une petite robe estivale.

« Tout ce petit manège, pourquoi ? » Pense Justine.

Alban lui aussi a pris les devants, elle vient juste de s’apercevoir qu'il a fait couper et teindre ses cheveux en châtain clair, elle n'avait rien vu, trop prise par cette affaire, qui maintenant va prendre certainement un drôle de tournure.



03/06/2017
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