Béatrice passionnément poésies

 Dans la salle d'attente, le procureur risque de poireauter longtemps, il alertera sûrement ses hommes, cependant le faux couple sera déjà loin dans un autre hôtel, que celui réservé à leur nom, cela fait aussi partie du plan, d’Alban. Bien sûr que les chambres, il les a retenues sous un faux nom.

Ils sont arrivés à l’hôtel, Justine explose, elle jette ses deux valises sur le lit et va voir Alban furieuse.

Elle frappe à sa porte, il lui ouvre, sachant bien que la discussion va être houleuse.

– Bon Alban, peux tu m’expliquer à quoi rime tout ce cinéma.

– Cinéma, hum, ont tourne un film ? dit-il ironique, il poursuit,

– Bon, passons aux choses sérieuses, Justine, tu ne me dis pas tout et tu le sais, je flaire bien les pièges, je pense que tu le connais ce procureur, qui est-il pour toi, que sais-tu de lui ? Tu croyais peut-être, que je me tourne les pouces, erreur, je travaille et je fouille, ma petite dame, maintenant, c'est à toi, je t’écoute.

Elle reste sans voix un court instant.

– Alban, je suis désolée, que veux-tu que je te dise ?

– Arrête, de me prendre pour un con, très bien, si je disais au procureur, que tu sais tout, hé.

Justine, rougit un peu contrariée, elle lui répond.

– Bon, très bien, je dois te faire confiance.

Il lui balance de but en blanc.

– Que tu me fasses confiance ou non, cela, n'a pas d’importance, mais vois-tu, je sais une chose, c’est que ce procureur est certainement impliqué dans cette affaire et que tu sais qui il est, je le pense avec certitude, suite à mes recherches, il aurait pris la place d'un procureur disparu et aussi que les autres détectives, tu ne les a pas virés, ils ont été tués.

Un silence lourd s'installe.

– Là, je crois que tu divagues... d'une, je ne connais pas ce procureur et les autres détectives, n'ont pas achevé leur travail, donc oui, j'ai annulé leur contrat et c'est tout.

– Bon, très bien, nous verrons cela avec ce Cher Alexandro Pradays.

– Quoi, comment l’as tu appelé, c'est le prénom de mon frère, non celui du procureur.

– Hé oui, je sais, il se nomme Adrien Santhanio, bizarrement, il a disparu un bon moment avant de réapparaître au Mexique, alors vois-tu.

Elle le regarde et sort de sa chambre pour rejoindre la sienne. Alban a-t-il touché un point sensible.

Il sourit.

« Cela va être chaud. » Pense-t-il.

Après une bonne nuit réparatrice, il aura du pain sur la planche.

Justine tourne en rond dans sa chambre.

« Aurais-je fait une bourde ? » Ricane-t-elle.

Que va-t-elle faire, avouer ou maintenir ses mensonges ?

L'après-midi et la nuit vont être interminables pour elle.

Le jour se lève, Justine se prépare, elle va voir Alban dans sa chambre, bien décidée de tout lui avouer, elle devra la jouer serré, sur deux tableaux, un jeu dangereux, fait de mensonges et de vérités, un terrible challenge. Mentir à son frère et être à la merci du détective.

En Australie.

Nous sommes le vingt-six août, Marina est hébergée temporairement dans un établissement social à Healesville situé au nord de Melbourne à environ une cinquantaine de kilomètres, l’établissement accueil des femmes battues ou victimes de viol.

Elle compte plus tard s’installer plus au nord dans une petite maison abordable sous son nom de jeune fille (Ellanzio) ou sous une autre identité, elle y songera plus tard, mais rapidement tout de même, cela sera le mieux.

Au Mexique.

Alban a écouté Justine, il est abasourdi, les révélations qu'elle lui a faites sont inattendues, sauf celles au sujet du procureur, il avait déjà sa petite idée, il se doutait bien qu'il ne fût pas un inconnu pour Justine, mais, la découverte du nom de son défunt mari lui révèle une vérité déconcertante, voir impensable.

Maintenant, il y aura un jeu du chat et de la souris entre lui et Alexandro, cela va être un match à quitte ou double, échec et mat.

Justine sait que le plus dur est à venir.

Ils ont rendez-vous à treize heures aux palais de justice dans le bureau du faux procureur.

Il est onze heures ; le temps avant cette rencontre va être long.

Deux heures à attendre pour Justine, avec l’appréhension et l'angoisse au ventre. Alban lui est plutôt confiant, malgré la nouvelle. Il tient sa chère accompagnatrice à sa merci.

L'heure du déjeuner approche, ils descendent au restaurant de l’hôtel, vont s’attabler et choisir le menu du jour. Puis ils mangent en silence. C’est un repas sous tension.

Alban rompt le mutisme.

– Justine, merci, tu as fais le bon choix, maintenant sois prudente ton frère n'est pas un enfant de cœur, je te promets que notre séjour va être turbulent.

– Oui, je sais, je suis vraiment désolée de t’avoir entraîné dans cette galère, cela a dû être un choc pour toi...

Elle stoppe net et le regarde pensive, il lui répond.

– Ne t’inquiètes pas pour ça : après cette enquête, je parlerais avec ma chère maman, le moment venu.

– Alban, tu penses que mon frère pourrait être le meurtrier de mon fils et mon mari ?

– Non, je pense que cela est plus complexe que ça.

Justine laisse son dessert et sort de table pour aller aux toilettes, Alban sort griller une cigarette.

Il pense à Dorothée qui devrait arriver demain.

En France.

Justement, sa douce prépare ses bagages, qui contiennent des vêtements plus ou moins excentriques, pour se faire passer pour une marginale en quête de vacances, pas vraiment ordinaires. Hier elle a également été cher le coiffeur, pour changer de coiffure et coloré ses cheveux en noir corbeau, ensuite elle est allée cher une amie, maquilleuse dans un théâtre, qui lui a fait un maquillage permanent des cils, d'une tenue de trois à quatre mois, qu'elle refera elle même et elle portera des lentilles de couleur bleue, sa couleur d'origine est violet mauve, une teinte de pupille rare. Elle a aussi comme convenu refait ses papiers avec son nom de jeune fille et uniquement son deuxième prénom (qui n’était pas connu jusqu'à ce jour) cela grâce à la complicité d'un ami policier spécialiste dans les infiltrations des réseaux mafieux.

Un plan bien huilé.