Béatrice passionnément poésies

Béatrice passionnément poésies

Vingt ans plus tard suite 32

 Il revient avec la cuvette et la verse sur la tête du procureur, qui se lève, soudain plutôt furieux.

– Mais, t'es un malade ; toi, regardes il y a de l'eau partout, et je suis trempé !
– Et bien, tu épongeras, allé vas te changer et t’essuyer, j’espère que tu es plus net maintenant, et refait un vrai café.
– Non, mais tu te prends pour qui ?
– Tut, tut, fait donc ce que je te dis et on passera aux choses sérieuses.
Adrien mécontent, ricane, tout en allant à son tour dans la salle de bain, il se voit dans la glace et dit.
– Sapristi, quelle tronche que j'ai, là.
Il se déshabille et se sèche, puis il met des vêtements secs.
Il revient à la cuisine, prend un seau, qu'il remplit d'eau et une serpillière.
Martin avec son sourire sadique le regarde et lui dit.
– Alors, enfin, tu es dessaoulé ?
– La ferme, ça va, t'es content ?
– Penses-tu, oui.
Adrien, lui fait signe de sortir de la pièce pour éponger et passer la serpillière.
Martin sort donc, en riant de bon cœur.
– Ça va moque toi, saligaud.
Quelques minutes plus tard, le temps que le sol soit sec, il va refaire un café et bien serré cette fois.
– Et bien voilà un breuvage délicieux, ce n'est pas compliqué, non !
Adrien ne dit rien, il est dans ses pensées.
– Allô, ici la terre, mon pote tu rêves ou quoi ?
– Si tu savais.
– Oh, oh, ce n'est pas le moment, là, tu déconnes grave, dit donc.
– Au fait de quoi veux-tu me parler ?
– Ah, enfin, de la secte, mon ami, tu en es où ? Et Cathia, j’espère pour toi que la police ne va pas trouver le pot au rose.
– Oh, ne t’inquiète pas, tout a été orchestré, point par point, elle reprend le flambeau un bon moment, pour poursuivre cette sale besogne, c'est une bonne couverture, comme cela ; on ne remontera pas jusqu'à moi, ainsi.
– J'aimerais que tu m'en dises plus.
– OK, je te mets dans la confidence, Cathia ce n'est pas son vrai non, elle a usurpé l’identité d’une personne décédée, j'ai tout prévu et organisé, personne ne, c'est aperçu de la supercherie, et cela, depuis vingt ans déjà, elle a joué son rôle de mère éplorée et celui de patronne de l’office du tourisme à la perfection.
– Hé, c’est une habitude de prendre la place des morts chez toi, méfie-toi tout de même, la police est toujours sur l’affaire de sa disparition, et il fouine encore, je pense que ce Juan, qui m'a tout l'air d'être futé.
– Que veux-tu, il ne trouvera rien, le coup était bien monté.
– j’espère pour toi, vois-tu, il pourrait bien faire analyser ses empreintes.
– Hé, pourquoi, c’est censé être la victime, non ?
– Dit donc, du con, l'amour te rend imprudent, ou quoi ?
– Non, non, pas du tout, j'ai encore toute ma cervelle.
– De moineau, oui, je connais la procédure et trop bien les flics, puis toi aussi alors, redescend sur terre, Adrien, tu n'es pas sorti d'affaire, même si Alban est soit disant mort.
– Pourquoi soit disant ?
– Oh, comme ça, et tu sais ce que j’en pense.
Adrien le regarde et se lève, à cet instant, son portable sonne.

Le numéro est inconnu, il décroche quand même.
– Allô, oui, ici, c’est Adrien.
– Bonjour monsieur le procureur, je suis l'avocat de Marina, je vous ai envoyé les documents à remplir que vous me retournerez avec ceux que votre avocat vous à certainement remis.
– Oui, merci je les ai reçus hier, ils sont remplis, je vous les transmets par fax cet après-midi, sans faute, heu votre adresse est au Mexique, je voudrais savoir si Marina est toujours au pays.
– Désolé, je ne peux pas vous donner ses renseignements, cela reste du secret professionnel et comme votre divorce est un contrat à l'amiable, des deux partis, il n'est pas nécessaire pour vous de savoir où réside Madame, puisqu'elle-même m'a fait la demande de ne pas vous communiquer son lieu de résidence, cela en vue de vos actes de violence envers elle.
– Ah, merci, de toute façon, je suis content et je m'enfiche maintenant.
– Très bien monsieur le procureur, je vous souhaite une bonne continuation et mes salutations, au revoir, ah oui, vous me dites les avoir reçu hier ce n'est pas avant ?
– Heu, oui peut-être vous savez, j’ai beaucoup de travail,au revoir chez maître Alfroncia.
– Oh, mais, je n’en doute pas, toutefois renvoyer moi tout cela rapidement merci.
– Oui, ne vous inquiétez pas, maître.
Puis Adrien raccroche, trente secondes plus tard, le portable sonne.
– Merde, c'est qui encore ?
Il décroche, agacé.
– Oui, quoi encore.
– Heu, je vous dérange visiblement.
Adrien regarde le numéro affiché, il est confus.
– Oh, bonjour Maria, je venais d'avoir un coup de fil de l’avocat de ma femme, enfin mon ex femme, comment vas-tu ?
– Très bien merci, je t’appelle pour te dire que l’enquête avance. Cathia est morte il y a vingt ans, au fait, il y a eu usurpation d'identité.
Silence au bout du fil.
Puis... Il dit.
– Surprise en effet.
Maria sourit, elle est satisfaite de l'effet de stupeur du procureur, elle lui répond.
– Oui, Adrien, et moi donc je croyais avoir une nouvelle amie, c’est bien triste, enfin que puis-je, laissons la police faire son boulot.
– Bien, mais qu'as-tu appris exactement ?
– Oh, Cathia serait en fait un membre de la mafia impliquée dans une affaire louche liée à une secte.
– Heu, mince.
– Donc le commissaire pense, soit à un complot ou une vengeance, pour le moment rien n'est certain, sauf que cette personne a trompé son monde depuis toutes ces années, joli coup.
- Oui, rien de plus ?
– Non, pas pour le moment.
– C'est dommage pour ce Cher Juan.
– Ah, bon, pourquoi est-ce dommage ? C'est comme ça, bon, je te laisse.
– Je ne sais pas, je dis cela comme ça ; on se voit quant ?
– Je ne sais pas, je n'ai pas digéré cette nouvelle, je te rappellerais.
– Bien, mais...
Puis la conversation fut coupée.
À son hôtel, Maria lui a coupé net au nez, elle regarde Juan, satisfaite de l'effet produit sur Adrien.
– Bravo, merci Maria, il est déstabilisé et de plus en plus amoureux de toi, mais restons prudent, avec ce guignol, sait-on jamais.
– Oui, mais ce n'est pas lui le plus dangereux, tu le sais, c’est Martin.
– Oui, Alban m'a mis au courant, je suis bien informé, il a pris l’apparence de Joël salamandre, donc ! Mais je sais que cet homme est intelligent et qu'il peut à un moment ou à un autre réveiller sa véritable nature.
– Je sais bien, de toute façon, nous savions tous que cette enquête est à haut risque, alors !
– Bien, maintenant, il croit que je suis un peu perdu dans mes investigations, c'est toujours ça de gagner, pour un temps.

        



01/07/2018
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